Ça c’est de l’aide humanitaire ! The Green School Cambodia
- Ecoroots Team
- 2 juil. 2018
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 août 2018

Il y a tellement de choses à dire sur la Green School Cambodia qu’il est difficile de savoir par où commencer. Nous avons fait de belles rencontres, appris de bonnes leçons de vie, et vécus des moments très particuliers et inoubliables. Incontestablement notre coup de cœur du Cambodge et on vous raconte pourquoi.
Nous quittons Sihanoukville et ses casinos à bord d’un taxi collectif, il est facile de les reconnaître car ils ont leur coffre ouvert nous avait-on dit. Nous comprendrons bien assez vite la signification de taxi collectif ainsi que l’utilité de garder son coffre ouvert ! (N’est-ce pas Arthur ?) Le taxi est une voiture qu’on pourrait qualifier de type familiale tout à fait adéquate pour 4 passagers. Mais c’est avec plus de 12 personnes que nous ferons le trajet. Arthur, grand gentleman, laisse sa place de passager à une femme enceinte accompagnée de son jeune bébé. Il finira alors le trajet dans le coffre cheveux au vent.
Après ce trajet riche en émotion nous arrivons à Veal Rinh, une ville transit où nous devions retrouver Stéphane. Monsieur Vana et Stéphane viennent nous chercher en voiture afin de rejoindre le village de Keo Phos. C’est le moment de faire les présentations et d'expliquer le déroulement de notre séjour à la Green School Cambodia.

Monsieur Vana est un cambodgien originaire de Battambang. Il a déménagé dans le village de Keo Phos pour rejoindre sa femme. De formation militaire, il parle très bien anglais ce qui est un gros avantage pour nous. C’est chez lui que nous dormirons pendant notre séjour. Cet homme nous raconte son histoire et nous explique qu’il a perdu ses parents lorsque les Khmers Rouges étaient au pouvoir. Il travaille de 1975 à 1979 dans les champs avec d’autres enfants. Après que les Khmers Rouges aient été chassés du pouvoir, il décide, à 19 ans de prendre les armes pour se battre contre ceux qui ont détruits sa famille. Il fait partie d’une brigade spéciale composée d’orphelins de la période Khmers Rouges. Les anecdotes sont nombreuses et ses récits passionnants. Monsieur Vana est l’une de nos meilleures rencontres du Cambodge et nous aura permis de découvrir la culture Khmer de l’intérieur.
Stéphane quant à lui, est une personne hors du commun. De la même manière que Monsieur Vana, il commence par nous raconter son histoire et ses nombreux voyages. Ancien punk au passé mouvementé, Stéphane aime observer les comportements humains. Il y a deux ans, il tombe un peu par hasard sur cette région du Cambodge et réalise le retard de la population en terme d’éducation et de conscience écologique. Il se sent alors investi d’une mission : prêcher la bonne parole envers et contre tous ! En effet, comme nous allons vous le raconter par la suite, son parcours a été semé d’embuches, mais il n’a jamais baissé les bras. Son objectif : sensibiliser les habitants à l’écologie en passant par l’éducation et les cours d’anglais.
Nous arrivons donc chez Monsieur Vana et posons rapidement nos sacs. C’est l’heure du premier cours d’anglais de la journée et les enfants attendent. Nous devons nous rendre dans un village à 3km de la maison et nous nous apprêtons à tester un moyen de locomotion inédit. Stéphane nous avait prévenus, "ici c’est à la Khmer" ! Stéphane et Antonin sont sur le scooter tandis que Victoire, Arthur et Camille sont sur la charrette à l’arrière.
Nous arrivons au village et une dizaine d’enfants nous entourent déjà. Nous n’avons jamais vu d’enfants aussi heureux de retrouver leur professeur et d’aller à l’école. De quoi nous plonger tout de suite dans l’univers de Stéphane. Ce cours-ci se déroule en deux heures.
La première heure est consacrée aux enfants un peu plus âgés qui connaissent déjà bien l’alphabet latin et apprennent à prononcer et à écrire de nouveaux mots. Pendant ce temps-là, nous nous occupons des plus jeunes en leur faisant réciter l’alphabet, apprendre les couleurs et les chiffres. Stéphane propose un apprentissage ludique (ce qui n’est pas si courant au Cambodge).

Les heures de cours sont ponctuées de récréations pendant lesquelles nous pouvons jouer avec les enfants. Cela peut paraître anodin mais au Cambodge, très rares sont les adultes qui consacrent un peu de leur temps à s’amuser avec les enfants. Les enfants nous demandent constamment des câlins, une preuve de plus du manque d’attention et d’affection dont ils souffrent. Subtilement nous tentons de faire passer des messages aux adultes qui nous observent.
La 2ème heure est cette fois dédiée aux plus jeunes. Stéphane leur fait apprendre des chansons qu’ils récitent à cœur joie. Nous finissons le cours lessivés mais le sourire aux lèvres. Nous avons déjà hâte à demain. Nous retournons chez monsieur Vana pour reprendre des forces avant le cours de 17h.

Pour ce second cours, les enfants sont moins nombreux. En effet, celui-ci se déroule dans le village où nous habitons, et beaucoup de jeunes ont aujourd’hui l’interdiction de venir étudier avec Stéphane. En effet, certains n'aiment pas sa méthode.
Lorsqu’il est arrivé dans le village, les habitants s’attendaient à ce qu’il les aide financièrement, qu’il leur fournisse du matériel scolaire et même à ce qu’il construise une école ! Mais Stéphane ne l’entend pas de cette oreille. Il ne souhaite pas que les habitants se reposent sur lui. Ils doivent prendre conscience que c’est à eux de faire des efforts pour permettre à leurs enfants de recevoir une éducation. Stéphane leur accorde du temps gratuitement mais attends en retour que les khmers jouent le jeu. Une sacrée désillusion pour les habitants ! Beaucoup d’entre eux ne réalisent pas leur chance et restent campés sur leurs positions. Aujourd’hui Stéphane utilise la manière forte et choisit d’ignorer ceux qui lui tournent le dos. Il trouve du réconfort auprès de certaines familles qui le soutiennent, comme celle de Monsieur Vana, et qui sont heureux d’envoyer leurs enfants étudier avec Stéphane.
Ainsi, ce second cours est composé de cinq à six enfants, Stéphane leur dispense des cours plus théoriques et adaptés à leur niveau. Les trois filles ont acquis en trois mois de bonnes bases d’anglais et peuvent échanger quelques phrases avec nous.
Enfin, le dernier cours de la journée se déroule dans un restaurant non loin de chez Monsieur Vana. Cette fois-ci, c’est une famille plus éduquée qui souhaite consolider ses connaissances en anglais. Le cours est composé essentiellement d’adultes avec lesquels nous discutons de sujets divers. Lorsqu’il est seul, Stéphane leur apprend la grammaire et l’anglais plus théorique, mais lorsque des volontaires sont présents cela permet aux étudiants de pratiquer leur anglais autour d’un échange culturel.

Les trois cours sont donc très différents les uns des autres et nous permettent d’avoir une vision d’ensemble de l’activité de la Green School Cambodia.
Stéphane étudie avec eux cinq jour sur sept, ce qui représente une grande charge de travail.
Le matin, nous avons du temps libre, ce qui nous permet de découvrir les villages alentours et de discuter avec Stéphane de son expérience. C’est donc pour nous l’occasion de converser des enjeux écologiques que Stéphane tente de promouvoir dans la région.
Comme pour les cours d’anglais, sa manière d’agir n’est pas banale. Il y a une règle à suivre, en tant que commerçant si tu ne mets pas de poubelle, on ne vient pas chez toi.
Il faut croire que cela marche, nous avons eu l’occasion de déjeuner à plusieurs endroits et de constater qu’un effort pour garder le lieu propre a été fait. De nombreuses poubelles ont été installées et dès notre arrivée chez les commerçants nous les félicitons systématiquement. Stéphane force le trait en plaisantant avec eux et en criant au scandale lorsque l’on nous amène une paille pour boire le thé ! Un comportement assez drôle pour nous mais qui demande un certain courage pour un étranger qui arrive dans un nouveau village ! En tout cas, cela semble fonctionner.

En effet, une matinée nous sommes allés visiter un des villages où Stéphane à renoncer à donner des cours en raison de la fermeture d’esprit des locaux vis-à-vis de lui. Arrivés sur place, il n’y a pas photo. Le village est dégoûtant, les déchets s'amoncellent sous les maisons, aucune poubelle n’est mise à disposition. De plus, nous ressentons une certaine animosité de la part des villageois à notre égard. Rien de très accueillant.
Malgré les difficultés que Stéphane a rencontrées durant ses deux premières années à Keo Phos et bien qu’il ne soit pas toujours en bons termes avec certains habitants, aujourd’hui la Green School Cambodia a trouvé son rythme et les résultats sont là. Les enfants sont de plus en plus nombreux, et les familles montrent leur reconnaissance à Stéphane. Certaines d’entre elles lui donnent un peu d’argent pour payer l’essence et pour le remercier de son investissement. Le dernier jour, nous avons-nous-mêmes reçus des boites cadeaux remplies de sucreries.
De plus, le message écologique qui est au fondement de la Green School Cambodia s’ancre peu à peu dans l’esprit des habitants, parfois sans même qu’ils s’en aperçoivent !

Nous ne saurions trop vous recommander de vous y arrêter pour y passer quelques jours ou quelques semaines. Stéphane est à la recherche de nouveaux volontaires (court ou long terme) prêts à oublier leur confort d’occidentaux et à mettre la main à la pâte. Aller en cours est toujours un véritable bonheur, les enfants sont adorables et le projet mérite d’être connu. Stéphane est une personne attachante et courageuse, il a toujours le mot pour rire.
Il faut le voir pour le croire !
This is human aid !

There is so much to say about The Green School Cambodia that we do not know where to begin. We met amazing people, we have learned a lot, and we had incredible times. Undoubtedly our crush in Cambodia.
We left Sihanoukville and its casinos with a collective taxi. Those taxis keep their trunk opened for you to sit in it. The car is built for 5 passengers. In the end, we were 12. There were one baby, one pregnant woman, two people on the driver sit, and two people in the trunk.
After this emotional trip, we arrived in Van Reg, where Stéphane and Mr Vana took us to lead us in the village. In Mr Vana’s car, Stéphane explain us the plan of our week in Keo Phos.
Mr Van ais a cambodian man born in Battambang. He left his home town to live in his wife’s house. He is a former serviceman, and speak a very good English which is a chance for us. Stéphane sleeps in his home with the volunteers. Mr Vana explained us his incredible life. He wanted us to write and spread his history. He has lost his parents when he was a child. They were killed by Khmers Rouges soldiers. He worked from 1975 to 1979 in fields, with other children. After the Khmers Rouges have been removed, he decided, at the age of 19, to take up arms. Some Khmers Rouges were still hidden near the Thaï border. His division is only composed of orphans like him. Mr Vana has many captivating sorties.

Stéphane is an out of ordinary guy. He also has an incredible life and exciting stories. He describes himself as a punk who wants to examine social behaviors. Two years ago, he ended up randomly in this region. He realized that this population has a great delay in terms of education and ecological awareness. There, he felt that he had to begin his mission : he must spread a message here. He began to sensitize the inhabitants through education and English lesson.
We gave our first lesson of the day to the young children. We travelled the 3 kilometers between Mr Vana’s house and the school in an unprecedented mean of transport. Stéphane had told us ! Here was the Khmer life style ! Anto and Stéphane were on the motorbike while Camille, Arthur and Victoire were hauled in a cart.
About ten children were already here. We had never seen children so happy to go to school. This class lasted two hours. The older pupils already knew the Latin alphabet and some English words. The younger ones learnt numbers and colors. Stéphane gives playful lessons, which is really not common in Cambodia.

Lessons were punctuated by breaks in which we could play with the children. It can be trivial but in Cambodia, parents barely play with their children. We could really feel they needed affection since they were all along asking for hugs and attention. Subtly, we tried to send a message to the adults who were looking at us.
In the end of the lesson, we were exhausted but delighted.
The second lesson was in Mr Vana’s house. There were only five or six children. Indeed, many parents in the village do not want their children to go to Green School lessons.

When Stéphane arrived in the village, people thought that he would give them money or material, or even that he would build a school. But Stéphane does not want them to expect everything from him. They must understand that they have to make efforts for their children to receive a better education. Stéphane spends time freely for them, but he will not give them money. Many Khmer people do not realize the opportunity that Stéphane represents in their village. Today, Stéphane ignores those who criticize him. Fortunately, some people like Mr Vana sustain him.
The last lesson of the day is dedicated to an educated family who wants to speak a better English. We discuss and share on different topics all together. When he is alone, Stéphane teach them grammar, but when there are volunteers, students practice in a cultural exchange.
Stéphane gives three lessons a day from Monday to Friday. This represents a huge amount of work.
The morning we had free time and we could discover Keo Phos. We talked with Stéphane about the environmental issues he tried promote in the region. As he does with his English lessons, his course of action is not common. If a shop does not have a trash, we do not buy anything in it. And it works ! In some shops, we could see trashs. We congratulated them systematically. Stéphane joked with them and over played the horror when they brought plastic straws in the drinks. This behavior was very funny for us, but is quite impressive for a foreigner ho arrives in a new village.

One day, we visited a village where Stéphane has stopped to teach because of the close-mindedness of the inhabitants. The village was disgusting, wastes are everywhere and we did not see any trash. Furthermore, we felt a kind of animosity against us. Very not welcoming.
Even if Stéphane has had many problems during the two first years in Keo Phos, The Green School Cambodia had find its place and there are results. More and more children want to learn Stéphane, and some families show recognition to Stéphane. Children give him money to pay the gaz for him to be able to come back the day after. The last day, we each received boxes full of sweets.
The ecological message which is the basis of The Green School Cambodia enters gradually in the inhabitants minds.

If you go to Cambodia, you should spend a few days or even a few weeks in The Green School Cambodia. Stéphane welcomes volunteers for a long or a short time. You will discover a very special region, a beautiful project and amazing children. Stéphane is a really funny and attaching guy.
Comments